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CR de la RACE ACROSS FRANCE... du pur bonheur !

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Message par Le Bulgare Dim 4 Aoû - 12:18

CR de la RACE ACROSS FRANCE Sprint
Dimanche 28 juillet 2019
Mandelieu la Napoule (06) / Mont Ventoux (84) – 335km – 7047m D+
En Ultra Cycling, il existe différentes épreuves, les plus connues étant la RAAM Race Across America, qui traverse les Etats Unis sur plus de 4000km, à réaliser sur plusieurs jours avec assistance perso et aussi la Transcontinentale Race qui traverse l’Europe qui, elle, est en solo en autonomie avec des points de passages obligatoires…
Arnaud MANZINI, ultra cycliste, un super personnage qui vaut le coup de rencontrer, a été finisher de la RAAM et a voulu créé et faire partager en France ce type d’épreuve. Il a créé en 2018, entre autres, la RACE ACROSS France, avec 6 distances : 300, 500, 900, 1100, 1500 et 2600km, à chaque fois avec un temps imparti. Tu pars en solo de 2’ en 2’de Mandelieu la Napoule. Tu as aussi la possibilité de faire l’épreuve par 2, par 4 ou par 8 mais du coup le temps imparti est bien plus court., Tu choisis aussi ta participation avec ou sans assistance.
Lorsque Mika m’a partagé son inscription à la Race Across France 300km, j’étais en vacances dans les Alpes du Sud, 15 jours auparavant, à une semaine du Tour du Mont Blanc. La mouche m’a piquée, je l’ai appelé et au fur et à mesure l’envie ne faisait que croitre. Petit problème le WE précédent j’étais engagé sur le Tour du Mont Blanc 333km pour 8450m D+, 8 jours après, enchainé un autre ultra quasiment aussi dur me paraissait un peu fou, surtout que 15 jours plus tard j’enchaine un 3è ultra avec le Tour des Stations en Suisse 220km/7400m D+,  mais l’occasion était rêvée de partager cette aventure avec Mika, 11 ans après le Ronde Van Vlandereen (Tour des Flandres) 2008 pour lequel il m’avait accompagné avec son papa Lucien pour m’encourager, à cette époque c’était ma première réplique du pro-tour… un immense souvenir ! Je n’ai pu résister et ai « cliqué » ! Nous voilà dans une nouvelle aventure… j’en frissonne par avance…
Après plusieurs échanges la semaine précédente pour organiser la logistique (merci Mika pour t’être occupé de tout çà), était venu le temps de prendre la route.
Vendredi 26 juillet les médias annoncent une journée noire sur les routes pour les départs en vacances dès samedi 27 juillet 5H du matin, je décide de prendre la route en soirée direction Venasque dans le Vaucluse chez Bed & Bike, Time Station 2 de l’épreuve, où je dois retrouver mon compère Mika, mon compagnon de route et son papa qui nous assurera l’assistance.
Finissant le travail, devant effectuer une course sur St Etienne pour mon fils, à la sortie du boulot à 20H, je rentre chez moi à 21H15. Le temps de charger la voiture, préparer un petit encas à manger, un thermos… je prends la route à 22H !
Passé Givors sans trop d’encombre, je m’engage sur l’A7 direction le sud. Effectivement malgré une heure avancée dans la soirée, le flux de voitures est assez important. Je m’arrête quelques minutes sur l’aire de Pont de l’Isère où l’aire de repos est pleine avec des gens qui couchent dehors à côté de leur véhicule. Je reprends la route jusqu’à Orange, sortie 22, direction Venasque.
Il est 1H30 du mat et je galère un peu à trouver Bed& Bike le GPS m’emmène dans une zone industrielle à 5 km du village, je fais demi tour et file au centre bourg, mais rien, pas d’indication. Je suis un peu fatigué et en ai marre de la route après cette longue journée, une seule envie : dormir.
J’appelle mon acolyte… en fait il s’agit bien de la zône industrielle, le gps avait raison, mais je n’ai rien vu. Pas évident à trouver. Bref une fois sur place, moins de 30’ après je me plongeais dans un sommeil profond bien mérité.
Samedi, j’émerge à 9H00, grasse mat quand même, petit déj succulent préparé par notre hôte. Bavardages avec Olivier le patron, Lucien le Padre et Mika le pote. On fait x fois la course du lendemain, lister ce qu’il faut prévoir, essayer d’anticiper toutes éventualités, bref on est dedans !
Midi, Olivier nous sert un bon plat cycliste, je laisse mon camion sur place, puisque ce sera notre lieu de retour après la course, en étant également le Time Station 2 de l’épreuve où nous attendra le seul ravito de la journée.
On charge la voiture de Mika et destination Mandelieu la Napoule où nous arriverons vers 17H. Nous allons directement au site de départ pour pour récupérer notre sac « coureur » et faire contrôler nos vélos et équipements (éclairages, casque, chaussures, gilet…). Le départ étant fixé à 5H10 pour moi et 5H14 pour Mika, la nuit sera présente et les organisateurs ne badinent pas trop avec la sécurité de façon à être très visible des automobilistes.
Nous filons ensuite à l’hôtel prendre nos quartiers et poser nos affaires avant de retourner sur le site pour le briefing d’Arnaud MANZINI avec toutes les consignes. 19H30 nous retournons à l’hôtel prendre notre repas et préparer nos affaires du lendemain. Mika s’occupera de charger les GPS des traces de l’épreuve, car il n’y a pas de balisage, nous devons nous guider par le tracé gps. 22H30/23H les yeux se ferment…
Dimanche 3H45 le réveil se met en action. Petit dèj avalé, nous sautons dans nos tenues, chargeons la voiture et direction le site de départ. Ah oui, j’avais oublié de signaler ….  qu’il pleuvait !
Dernier contrôle avant départ, prise de la balise gps qui permet de signaler tout incident et de savoir, pour l’organisation, où nous nous trouvons à tout moment, je laisse Lucien et Mika, et m’engage à l’appel de mon nom sous l’abri de départ. Arnaud fait le décompte… 5H10 pétante, c’est parti !
Equipé d’un maillot court, de manchettes, cuissard court et gilet jaune réfléchissant je taille la route jusqu’à la sortie de Mandelieu où j’attends Mika parti 4’ après moi. Rapidement nous nous trouvons tous les 2, ce qui m’arrange car je ne vois rien sur mon GPS, c’est trop petit pour mes yeux.
Nous voilà engagés dans une sacrée aventure, une très longue journée, qui débute sous la pluie.
Quelques kms après Mandelieu, suivant la direction de Grasse, via Pegomas, Moulin Vieux, et St Jacques, puis ce sera Cabris, la route s’est inclinée pour une belle grimpette de 8km dans la nuit avant une petite descente que nous ferons très prudemment, les freins ne répondant pas trop sur les jantes carbone, et remontée de 7 bornes vers Caussols via Saint Vallier de Thiey. Etant donné le profil montant, nous n’avons pas trop froid sous la pluie malgré une température de 10°.
Toutefois nous ne nous emballons pas, gérant au mieux afin d’économiser nos « cartouches ».
Une longue descente nous mènera en direction du Col de Castellanas que nous franchirons au km 46. Les différentes bosses franchies nous font grimper jusqu’à 1400/1500m d’altitude, étant parti de la mer.
C’est alors que nous prenons la direction du Verdon par Soleilhas. La pluie vient de s’estomper, cela fait près de 4H que nous sommes partis, les quadris sont déjà sensibles avec la flotte et le froid, mais j’espère que cela va disparaitre avec le retour du soleil à l’approche de Castellane via le lac de Chaudanne, où je me retrouve en terrain connu, ayant été des routes d’entrainement lors de vacances passées dans le Verdon. Depuis quelques temps, la pluie a laissé la place au mistral, mais le soleil a fait son apparition, et nous réchauffe agréablement.
Nous nous engageons dans les gorges, paysages sublimes,  direction La Palud du Verdon, tout en faux plat puis avec un ou deux petits cols que nous franchirons pour rejoindre Moustiers Saint Marie à proximité du Lac de Sainte Croix illuminé d’un bleu sublime, encore plus beau qu’une carte postale !
Moustiers, lieu du 1er Time Station au km 140, nous avons déjà 3300m D+. Le temps est maintenant estival, les cannes ne vont pas trop mal malgré ce vent qui nous incite encore plus à la gestion, vu le profil et la direction que nous prenons. Il semble que le mistral va nous accompagner un bon moment pour ne pas dire jusqu’au bout !
L’alimentation et l’hydratation est hyper importante et nous y faisons gaffe, le vent nous desséchant rapidement. Après un ravito auprès de notre Padre, nous reprenons la route direction le Luberon via Puimoisson, La Begude où nous plongeons sur Bras d’Asse, Saint Julien d’Asse, La Tuillière, Oraison où le profil s’inverse jusqu’à Forcalquier. Mais voilà, le ravito dans le ventre, je subis une baisse de régime au km 150, qui m’oblige à me planquer dans la roue de Mika, pour gérer ce passage à vide d’une quinzaine de km. La prise de gel sera salutaire, j’avoue ne pas trop comprendre car je venais de m’alimenter en conséquence à Moustiers.  S’en suivront de longs toboggans ventés via Mane, Cereste, La Begude et Apt au cœur du Luberon, autre région sublime. La route va plus remonter sur St Saturnin les Apt, La Tuilière et à 4 km de Gordes, ce sera une ascension jusqu’au col de Murs. Nous sommes au km 282. Nous plongeons ensuite sur Venasque via Le Colombier.
Venasque – Time Station 2 – km 300 – 5500m D+
Les organismes sont bien entamés, pour ne pas dire laminés par les derniers 170km de mistral dans la tronche ! Encore 15 bornes ventés pour rejoindre Bédoin et le pied du Géant !
Mais pour l’heure, est venu le temps d’un big ravito avec une assiette de riz/poulet, mais voilà, pour moi çà ne passe pas trop, je ne peux tout ingurgiter, préférant m’allonger quelques minutes le temps que mon poto avale son assiette et se refasse la cerise si l’on peut dire car nous sommes bien cuits ! A ce Time Station un écran nous indique en instantané la météo du Ventoux. A notre arrivée sur le site, l’écran indiquait 76km/h de vent avec rafales à 100km/h, température de 7° avec un ressenti à 0. Super ! On se mit à rêver que les organisateurs, compte tenu du vent nous arrêteraient à Chalet Reynard, car trop dangereux de monter au sommet avec ce vent surtout de nuit ! Et oui, vu l’heure l’ascension ce fera majoritairement de nuit. Il est toujours bon de rêver, mais la réalité nous rattrape vite. Que néni, l’arrivée sera bien au sommet !
Mais voilà, malgré un Mika peu motivé pour grimper là haut, son Padre inquiet,  je les bouge un peu verbalement, ne pouvant abandonner si près du but et nous voilà reparti en jetant un dernier regard sur l’écran qui indique une vent à 89km/h, rafales à 105km/h et une température qui baisse. Dans la tête je me dis que ce ne sera pas une partie de plaisir !
Les muscles bien endoloris, nous tournons bien les cannes jusqu’à Bédoin, tout en faux plat montant, et prenons la direction de Ste Colombe, Les Bruns … sans avoir oublié au préalable d’allumer nos lumières, avoir enfilés les gilets jaunes, remis les manchettes.
Je n’avais jamais imaginé un jour m’attaquer au Mont Ventoux après 315 km dans les cannes ! La gestion va être terrible. Hors de question de s’emballer de calculer quoi que ce soit. Seul le ressenti de mes cannes me permettra de gérer. A partir de St Estève, ce sera tout à gauche 34x34 en souplesse pour seule visibilité ma frontale. C’est une sensation très spéciale mais agréable, malgré tout, car nouvelle, que cet exercice en nocturne, dans le froid.
 Le Padre, notre ange gardien, à qui je tire un grand coup de chapeau et d’immenses remerciements de nous avoir accompagné dans cette aventure XXL, sans qui celle-ci n’aurait pas été possible, nous assiste tous les kms voir 500m. Nous grimpons chacun dans notre bulle, en gérant notre mental autant que notre physique. Petit à petit, les kms passent, nous entendons le vent soufflé à travers les arbres de la forêt qui nous protègent laissant imagier ce que pourra être notre galère dans quelques kms ! Le froid est de plus en plus présent et nous arrivons malgré tout à l’approche de Chalet Reynard où à 500m du site nous prenons les premiers coups de vent dans la tronche. Bonjour les dégâts. A l’abri de la voiture du Padre, nous enfilons une Gabba salvatrice mettant le gilet réfléchissant par-dessus. Les fermetures remontées jusqu’au coup, nous repartons. Nous apercevons le sommet grâce aux lumières rouges de la Tour qui nous permet d’identifier visuellement  la distance restante. Sur notre gauche, par un ciel clair, nous apercevons toute la plaine côté sud, illuminée, magnifique vue. Le gps nous indique les kms restant, et j’appréhende un peu le passage du col des Tempêtes, ayant un peu peur, j’avoue de me  faire éjecter du vélo.  Petit à petit ce fameux km et demi restant arrive. Un virage à droite nous mène tout droit sur ce col. Le vent est fort la pente est à 11%, je me couche sur le vélo et suis hyper attentif à chaque bourrasque pour résister. Au passage du virage à gauche du col des Tempêtes le vent m’entraine à l’intérieur du virage et pendant une seconde ou deux je n’arrive plus à maitriser mon vélo. Heureusement plus les mètres passent et plus je me retrouve un peu à l’abri des rafales. Ce passage terminé, je me relève un peu car je veux que l’on finisse ensemble avec Mika ce beau défi. Reste 500m et le fameux dernier virage avec un pourcentage de malade exposé en plein vent. Nous y voici. Et c’est bien là, à 100m de la ligne d’arrivée que j’ai failli me casser la gueule, le vent conjugué à la pente m’ont fait décollé la roue avant. Je me suis récupéré je ne sais comment, pour franchir ce sommet main dans la main avec mon poto Mika au bout d’une longue, très longue journée INOUBLIABLE … il est 23H !
Ca y est, nous l’avons fait, nous sommes FINISHER !
Pour Mika ce sera un sacré succès, lui qui n’avait jamais fait une sortie de 200km et qui là, s’en sera mis 335 avec 7047m D+. Pour moi ce sera une ligne de plus et un moral regonflé après l’échec du Tour du Mont Blanc 8 jours auparavant. De bon augure pour le Tour des Stations dans 15 jours.
Une nouvelle aventure partagée, XXL ! Que du bonheur malgré la souffrance de l’effort et être allé au bout de soi-même. Des souvenirs et des émotions à jamais gravés !
Mais voilà, après une remise de prix et cadeaux de la part d’Arnaud MANZINI, nous redescendons en voiture à notre QG, le temps d’une douche et repartir pour moi,  direction Bellegarde en Forez, car à 7H00 je repars au boulot.
Des images plein la tête m’accompagneront tout le long de la nuit.
Un très très grand merci à Mika et son Padre pour avoir vécu avec eux cette aventure extraordinaire, et sans qui je n’aurai pu aller au bout. Mille mercis.
https://www.ultracycling.cc/epreuves/300-km/

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Message par Le Boxeur Dim 4 Aoû - 15:46

Félicitations pour pour cette monstrueuse épreuve à ta mesure !!! Bonne récup' avant la prochaine ! Laughing
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Message par Le Monstre Dim 4 Aoû - 20:14

On ne va plus trouver de superlatifs pour tes exploits toujours plus débiles et bravo tout de même 
En attendant que tu t'attaques au parcours terre-lune, j'ai encore deux idées à  la con pour l'année prochaine : Le défi Bugiste qui pourrait etre un objectif club avec 1,2,3,4,5 ou 6 faces du Grand Colombier-Biche selon le niveau de chacun à  faire en mai ou juin
L'autre projet débile serait les 7 majeurs avec assistance à prévoir : Jausiers / Bonette / Lombarde / Fauniera / Sampeyre / Agnel / Izoard / Vars /Jausiers à  faire en juillet
A méditer ........
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Message par Le Bulgare Dim 4 Aoû - 20:49

Tu crois pas si bien dire...
Les 7 majeurs dont un projet sur lequel je réfléchis depuis 2/3 ans.
Il devrait être l'objectif principal de ma saison 2020. J'ai déjà commencé à y travailler dessus et des contacts sont en cours pour réaliser ce défi au profit d'une association qui vient en aide à des enfants malades dans le besoin...
J'attends la fin de ma saison vélo/trail pour bosser ensemble sur ce défi. 
Mais pour l'heure, le prochain objectif est samedi prochain en Suisse au Tour des Stations...😉
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