CR d'une journée montagnarde de dingue !

On avait proposé une séance d'entrainement en montagne sur les cols de l'étape du prochaine tour de france Nantua/Chambéry, avec les Cols de La Biche, du Grand Colombier et du Mont du Chat.

Au final seulement 2 LFCistes seront présents : Monstre et Bulgare pour une longue journée de vélo.

Partis à 7H du mat de Sainté, nous arrivons au Bourget du Lac vers 8H30/8H45.
Le temps des préparatifs pour une chaude journée et nous voilà enfourchant nos machines. 
Les braquets sont petits, 34x28 pour Monstre et 36x32 pour Bulgare.
Le menu est gargantuesque, car au delà des 3 cols précités, Monstre a eu la gentillesse de personnaliser le parcours afin d'éviter les "routes à camions" servant de liaison entre les cols.
Le dénivelé du jour est annoncé à 5200m pour un peu plus de 160km !
Et d'entrée de jeu, nous partons en direction du Col du Chat, du moins sur un bonne partie pour éviter la vallée trop fréquentée. Il s'avèrera qu'ici dès que la route s'élève c'est pour des pourcentages d'au minimum 8/9%. Cà ne rigole pas.
Nous quittons la route du col du Chat après quelques kms d'ascension pour surplomber le lac, avec une magnifique vue. nous replongerons pour rejoindre la vallée et aller chercher la 2è bosse rajoutée par le Monstre à la trilogie initiale, Les lacets du Grand Colombier escaladés l'année dernière sur le tour de france. Malheureusement (ou heureusement !) la route est fermée et nous lisons un arrêté municipale ou préfectoral signalant un éboulement de la route.
Donc pas le choix, une "route à camions" devra être prise pour rejoindre Anglefort puis le pied du Col de la Biche.
Dans la vallée, les relais sont partagés sur un bon train mais sans excès, ménageant un peu nos cannes pour la suite.
Au pied du col nous avons un peu plus de 900m de D+ au Garmin.
La route part subitement à gauche et de suite nous comprenons ce qui nous attend et ce que l'on a pu entendre ou lire au préalable sur ce col, se justifie. D'amblée 13/14% ! dès les premiers mètres je passe le 32 dents qui ne veut pas passer. Pied à terre. J'ai oublié de faire les réglages au changement de cassette. 2 coups de vis plus tard, nous repartons sous l'oeil d'un habitant du coin.
Après une première rampe impressionnante, un replat de 400m environ nous permettra de récupérer un peu puis la réalité va vite nous rattraper.
Les km suivants jusqu'au sommet ne descendrons quasiment jamais en dessous des 10/11% excepté sur 50m les pourcentages oscillent entre 10 et 14% ! Un sacré morceau !
Une descente aussi pentue que la montée que nous venons de réaliser, nous tétanisera les mains, puisque nous obligeant à une vigilance de tous les instantsen freinant régiulièrement. 
Nous nous dirigeons sur des routes en toboggans vers le prochain gros morceau de la journée et pas des moindres le Grand Colombier par Virieu le Petit. Encore une fois la route va très vite s'afficher avec un pourcentage à 2 chiffres sur 8km ! 6x28 au début mais très vite 36x32 ,au plus dure de la pente sera nécessaire, voire insuffisant ! Nos Garmin affiche régulièrement 12/14% puis grimpent insidieusement 15, 16, 18% et puis vint un mur, les Garmin s'emballent et passent la barre des 20%... 22, 23 et jusqu'à 24/25% ! le problème c'est que çà dure, bien plus que ce que l'on pensait. Le passage à plus de 20% dure plus d'une borne ! je monte en zig-zag, ne pouvant affronter la pente de face. Je ne vois plus le Monstre, 150/200m devant debout sur ses pédales. Ce passage dans la fôret me parait interminable. Je lutte, les cannes au maxi de leurs possibilités.
Puis vint quand même la fin de cet enfer, en voyant le ciel se rouvrir au dessus de nous. Nous sortons de la forêt et des pourcentages de malades !
J'essaie de me refaire sur des pentes qui me paraissent faciles mais à 10/11% quand même ! Mais comparer à ce que nous venons de faire, cela semble très abordable. Je vois Monstre un lacet au dessus de moi, la pente s'incline un peu plus autour de 13/14% par endroit pour rejoindre le sommet.  Cà y est nous sommes venus à bout de ce Monstre !
Une descente assez raide pour rejoindre la vallée nous tétanisera les mains à nouveau, pour rejoindre la vallée et reprendre une "route à camions" qui nous amènera au pied des contreforts du Mont du Chat vers Jongieux. 
La température est montée, 31,6° sur le Garmin, nous commençons à chasser la canette. Je demande à Monstre de ne pas trop en mettre afin de garder des cartouches pour la dernière ascension du jour. Les bidons étant vident, nous ne trouvons pas de flotte immédiatement et je demande à un passant juste avant Culoz si il y avait une fontaine dans le coin. Très gentiment il nous proposa de remplir nos bidons. Superbe accueil.
Nous voilà reparti vers les contreforts du Chat. Une grimpée au train sur des % plus raisonnable en essayant de grimper souplement. Au sommet nous nous posons 5' pour un dernier ravitaillement avant le dernier mur du jour.
12km. Monstre m'indique que les % les plus pentus sont à 5km du sommet.
C'est parti. De suite je laisse filer Monstre, je grimpe avec ce qui me reste... pas grand chose !
Les kms défilent doucement, au début 8/9% mais rapidement les % passent à 2 chiffres et me donnent une indigestion !
Je me bats avec moi même, essaie de gérer... puis vint la pente en pleine gueule, je suis à 6km du sommet ! Les % s'affolent de nouveau 15, 16, 18 pour approcher les 20%. Je ne peux plus voir ses % sur mon Garmin, ils me laminent le mental ! J'arrive à la borne annonçant le sommet à 4km.
C'est à ce moment que tout me lâche : tremblements, abandon total de toutse mes forces, grosse faiblesse, énorme défaillance : pied à terre. J'en peux plus. Je suis livide ! Comment vais je me hisser au sommet. Les pentes ne cessent de tourner autour de 11/12/13/14%. Je repars tant bien que mal pour arriver à la borne indiquant sommet à 3 km. Nouvel arrêt, je suis vide, plus de force... je marche un peu et repars, j'arrive aux 2km du sommet, puis j'ai une hallucination qui durera quelques secondes, je crois voir au loin quelqu'un assis sur un rail de sécurité, non je rêve, je suis dans un tel état... je m'y reprend à plusieurs reprise pour y voir clair, je me rapproche tout doucement et me rend à l'évidence. Monstre est là à m'attendre. Il m'indique qu'il reste 1,5km et que la pente se radoucit à 1km du sommet. Après une nouvelle pause je renfourche mon bike pour hisser comme une tortue jusqu'au sommet où Monstre m'attend à nouveau.
Quelle défaillance je viens de subir ! Enorme !
On enfile un gilet pour la descente qui sera plus que prudente, encore avec des % impressionants.
Nous voilà au Bourget du Lac, on rejoint le camion et on se pause comme des m..... affaler comme on peut.
Une sacrée journée : 166km autour de 7H15/7H20 de vélo, plus de 4500m de D+ au bout de l'effort.
Une journée quand même magnifique avec des paysages splendides sur le Mont Blanc et la chaine des Alpes.
Une belle partie de manivelles en duo.
Merci Monstre pour avoir partager avec moi cette belle virée !
Une chose est sure :  en juillet, il y en aura de partout !

... quand je le dis... on m'écoute pas

Ce fut aussi beau que difficile 
Mais bien que rentré bien cramé, je suis ravi de ma journée  avec le Bulgare
A refaire avec un braquet plus court et peut être en sens inverse
Les sprinters du Tour vont s'arrêter à  l'étape 9

Quel CR! Je me suis régalé!
Fantastique, sacré mental les deux oiseaux..
Respect!

Bravo les amis,une badabeuserie à laquelle j'aurais aimé participer " de loin ,en D2", en partant à 6h du mat.pour arriver dans les temps...Attention quand même au sur-entrainement sergio !Moi je m'était engagé sur de l'endurance en D3 avec le tonton et Didier Nore et la voiture pour descendre au Cap en 3 jours. Super cool , des bons petits restau, du bon vin , des potes fêlés aussi quelque-part , mais vaillants , (nous, on sait à peu près ce qu'on fait et ce qu'on peut faire , eux ??? ,ils sont Psy...)  355 km 14H 3500+pour moi, et pas mal de poussettes .

Super ! 
Mais il faut écouter le Fragile...

grazie mille il ciuffo